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Amplificateur 8 W

« Le Monstre »

L'alimentation

 

Jean Hiraga

(l’Audiophile No. 29)

 

 

Le numéro 27 de l'Audiophile décrivait le montage de I'amplificateur transistorisé « Le Monstre ». Montage conçu en fonction d'un souci extrême de très haute définition des sons les plus complexes. La palette son are naturelle, d'une richesse hallucinante, celle que l'on ne peut guère rencontrer que sur quelques rares amplificateurs à tubes triodes de fabrication artisanale déjà décrits dans ces pages, celle que l'on avait cru perdue à jamais sur les montages transistorisés, le montage « Le Monstre » tentait de lui redonner toutes ses couleurs, jusque dans ses demi-teintes les plus subtiles. Comme toujours, un schéma simple, original ; des composants actifs particulièrement  sélectionnés, un choix minutieux des composants passifs. « Le Monstre» doit être avant tout compris comme étant un montage simple, peu puissant, mais grâce auquel la quantité d'informations perçues est telle qu’il   peut cette fois se comparer sans fausse honte aux amplifications du genre « 300 B ». Le lecteur trouvera ici les détails concernant l'alimentation.

 

Avant-propos

 

Depuis le premier numéro de l'Audiophile, il avait souvent été question de  propos  parfois curieux d'une nouvelle vision de la reproduction sonore de haute qualité. Certains de ces propos concernaient des méthodes simples, efficaces, donnant rapidement accès à un niveau de qualité sonore appréciable.  D'autres propos s’ouvraient sur un univers encore très mal connu de « son des composants », de contacts, de couvre-plateaux, de câbles, d'alimentations énormes ou de montages à tubes. Discutables, discutés, mal compris ou appréciés, il est fort agréable de constater, en 1983, qu'une forte majorité des appareils de qualité, de haut de gamme ou « ésotériques » ont fait un très gros effort dans ce sens. Quelques constructeurs reviennent à des montages simples et performants. D'autres n'hésitent plus à utiliser des accumulateurs pour les circuits d'alimentation de faible consom­mation. Parfois, les alimenta­tions régulées disparaissent et font place à des filtrages en cellu­les RC à capacités de très forte valeur. Quelques autres oublient ce qui avait été déjà dit près de dix ans plus tôt et redécouvrent les avantages de la classe A, des couvre-plateaux bien étudiés ou bien des enceintes à haut rendement.

 

Mais il ne fait aucun doute que seule la conjonction harmo­nieuse, pleine de bon sens. équi­librée de la grande majorité de ces conditions à remplir permet d'ouvrir la porte sur les étages supérieurs. Ce que l'on ne rencontre que trop rarement, mal­gré les bonnes volontés ou certai­nes bonnes prédispositions. Jusqu'à un certain pourcentage d'efforts mal répartis, les résul­tats ne se ressentent que très peu. Impression de stagner, de tour­ner en rond. Au-delà, le système commence à surprendre, à émouvoir, mais avec « des hauts et des bas », signe caractéristi­que d'une mise au point encore imparfaite d'un système aux pos­sibilités pourtant certaines. Tout près de la perfection, le système dès  les premières secondes d'écoute, « transporte » littéra­lement l'auditeur, au point que l'amateur de rock pourrait arri­ver à ressentir des frissons dans le dos à l'écoute de Debussy ou de Malher. La quantité d'infor­mations reproduites est telle que le message « passe », transpor­tant tout ce que le compositeur, l'interprète veulent faire ressentir, faire ressortir, faire, écouter. Si le message « passe » dans un cas,  ne « passe pas » dans l'autre, toute la valeur musicale de ce que l'on écoute en dépend. Dans ces conditions, il ne serait plus  question  de  parler « d'ultime perfectionnements frisant le ridicule » mais presque d'une question de « vie ou de mort » de la reproduction sonore de haute fidélité.

 

« Le Monstre »,  pour ces mêmes raisons, n'aurait pu sup­porter les effets d'une alimenta­tion +/- 12 V courante.

 

Alimentation courante

 

Indispensable, souvent volu­mineuse, l'alimentation la plus courante des circuits électroni­ques est réalisée à partir d'un transformateur d'alimentation, de diodes de redressement, de réseaux de filtrage. Ces circuits doivent être bien conçus, largement dimensionnés, stables, aptes à fournir un courant, une tension aussi parfaits que possi­ble. En pratique, si l'on choisit un amplificateur classe B, 2 x 100 W chargé par des enceintes d'impédance 8ohm, on s aperçoit que l'alimentation peut se trou­ver sollicitée par des crêtes de 7 A, celles-ci ne devant pas trou­bler pour autant la stabilité de l'alimentation.  Cette dernière doit encore rester indifférente aux variations passagères de ten­sion secteur, aux parasites que contiennent le secteur et elle ne doit pas être influencée non plus par des circuits placés dans son voisinage : tuners FM, magnéto­phones, moteurs, interrupteurs marche-arrêt, éventuelles ali­mentations  à  découpage employés dans certains récents appareils. Sur le plan commer­cial, elle doit encore rester com­pacte,  légère,  d'un prix de revient réduit. Contradictions, limites, compromis trouvés vont laisser l'alimentation imparfaite sur un plan « audiophile ».

 

Le montage le plus fréquent, que l'on voit sur la figure 1 est constitué d'un transformateur (EI, C. double C, tore, etc.) muni d'un primaire, d'un secon­daire à point milieu, d'un pont redresseur à diodes au silicium et de condensateurs de filtrage. Pour mieux résister aux variations primaires et secondaires, le transformateur doit être surdi­mensionné, les condensateurs de filtrage devant être de valeur relativement élevée. Dans cette condition déjà plus favorable, les diodes, le transformateur, le fusible doivent être en mesure de supporter le courant de charge des condensateurs au moment de la mise sous tension. Si, d'ores et déjà, on est limité par le prix de revient, l'encombrement, on ne peut qu'arriver à un mauvais compromis. Sur le plan des per­formances on est limité par la perte qu'apportent les diodes, les enroulements du transforma­teur, par le volume, les caractéristiques magnétiques des tôles. Pour un transformateur cou­rant, les calculs d'induction maximum (Bm), de perte magnétique dans les tôles (Pi) et de perte dans les enroulements (Pc) s’effectuent comme suit :

 

Bm  =        E1           (Wb/m^2)    (1)

             4 Kf n1 A

 

Pi  =   dh    f    Bm^2   + de ( t    f    Kf Bm )^2    (W/kg)    (2)

                100                           100

 

Pc  =  Km I1 (r1 + r2)    (W)    (3)

 

avec E1 :  tension primaire ; Kf : taux de forme d'onde ; n1 : nom­bre de tours primaire ; A : sec­tion utile du circuit magnétique ; dh, de : facteur de qualité de tôles ; r1, r2 : résistance pri­maire, résistance vue du secon­daire ; Km : rapport impédance / résistance ;  I1 :  courant pri­maire.

 

Fig . 1 :  Alimentation courante à transformateur, redresseurs et capacités.

 

Comme l'indiquent les formules, les, la perte dans les tôles, indé­pendante de la charge, est proportionnelle à f.Bm^2. Quant à la perte dans les enroulements, elle dépend cette fois du courant de charge et de la résistance des enroulements. Si, pour une rai­son économique, pour une rai­son de poids on d'encombre­ments on réduit le volume des tôles, le volume de cuivre des enroulements, on se heurte au problème d'échauffement. En haute fidélité « grand public », la compacité des appareils, les problèmes de prix de revient, de poids, de rayonnement parasite font choisir le compromis consis­tant à avoir recours à des étages de puissance travaillant en classe B, en classe A « assistée », un échauffement anormalement élevé ne pouvant se produire que lors d'un fonctionnement prolongée à pleine puissance. Le transformateur d'alimentation, rayonnant peu, car réalisé à partir de tôles à faibles pertes, reste d'un coût peu élevé en raison de son volume. Dans une démarche résolument « Audiophile », le transformateur doit être surdi­mensionné. Le secondaire, chargé par les redresseurs, les capacités ne peut pins produire un signal parfaitement sinusoidal (figure 2) et un surdimen­sionnement est avantageux. Par contre, le montage ne sera pas à l'abri des variations secteur (ne serait qu'un volt ou deux), ceci même après deux cellules RC et malgré l'emploi de condensa­teurs de forte valeur (100000 uF pour 20 V de tension d'alimenta­tion par exemple). Pour un préamplificateur, un filtrage vraiment bon et surtout indépen­dant des petites variations sec­teur doit posséder plus de six cellules RC ou LC (ce qui est encore mieux). C'était le cas notamment du circuit préamplificateur à tubes décrits dans le n0 21 de l'Audiophile. S'il s'agit, même en basse tension, de courants beaucoup plus élevés, la réalisation n'est pas pratique (encombrement, résistances de fort wat­tage, échauffement). En plus si, en classe A, on souhaite obtenir une alimentation vraiment sta­ble, cette condition nécessite l'emploi de condensateurs de très forte valeur. Dans une réalisa­tion commerciale d'amplifica­teurs de qualité, le 20 W classe A représente une bonne approche : transformateur fortement surdi­mensionné, condensateurs de valeur totale 408 000 uF. Dans le cas du « Monstre », fonction­nant à partir d'une alimentation de +/- 12 V, on aura besoin de quelque chose de beaucoup plus stable.

 

Fig. 2 Forme du signal obtenu sur le secondaire chargé par le pont redresseur

et par les capacités de filtrage. Remarquer la saturation de la sinusoide.

 

Alimentations régulées, ali­mentations à très haut rende­ment

 

Les alimentations à très haut rendement, de type a découpage, à triac et contrôle de phase, à choppers, ont pour avantage un rendement exceptionnel : travail en impulsion des transforma­teurs, dont le rendement devient tel que l'on peut les réduire en volume, transistors travaillant en repos/travail réduisant la dissi­pation collecteur, régulation de signaux carrés peu espacés.

 

La figure 3 illustre en exemple une alimentation à triac et con­trôle de phase, pour laquelle les paramètres de courant et tension de sortie Eo et Io sont représen­tés. Ce montage à haut rendement peut s'améliorer par sup­pression des triacs sur le secon­daire, par 'emploi d'amplifica­teurs opérationnels qui, reliés à un photo-coupleur, peuvent de la sorte contrôler le trigger du triac primaire. Réduction du prix de revient, de la taille du trans­formateur, amélioration sensible des performances de stabilité, d'insensibilité aux variations de tension primaire, Le gros incon­vénient dans ce genre de circuit étant, mis à part la qualité spec­trale de régulation dont il sera question plus loin, le bruit méca­nique du transformateur travail­lant en régime impulsionnel. Il doit alors être impérativement de haute qualité, imprégné, monté sur des suspensions amortissan­tes, le tout ne devant pas rayon­ner. La figure 4 montre l'aspect général de ce type de montage.

 

Fig. 3: Alimentation haute efficacité à triacs et contrôle de phase,

caractéris­tiques de tension et de courant de sortie.

 

Fig. 4 : Version améliorée de l’alimentation de la figure 3. On note la présence d'un

amplificateur opérationnel. d'un photocoupleur agissant sur le triac d'entrée.

 

Concernant l'alimentation à découpage, représentée sommai­rement sur la figure 5, on voit que la tension de sortie Vav, obte­nue à partir de signaux carrés espacés (Ton, Toff) et d'amplitude contrôlée Vo, la valeur de Vav obtenue après filtrage étant de :

 

Vav  =     Ton Vo_     

             Ton + Toff

 

Fig. 5 : Alimentation à découpage. Principe et forme du signal de sortie avant et après régulation.

 

Le rendement atteint des valeurs particulièrement élevées, les autres avantages étant l'absence de résidu 50 ou 100 Hz, une faible impédance, une très bonne régulation. Mais les meilleures alimentations à découpage, relativement onéreu­ses et assez encombrantes ont pour gros défaut un rayonnement parasite gênant d'où l'obli­gation d'avoir recours à plu­sieurs blindages. Un autre défaut étant de perturber le secteur lui-­même. Sur le plan de la pureté spectrale de régulation ce mon­tage n'est que moyennement per­formant, ceci malgré toutes les précautions prises, malgré les effets publicitaires présentant l'alimentation à découpage comme l'ultime perfectionnement en matière d'alimentation, ce qui n'est vrai qu'en partie. En réalité, on a pu constater qu'un montage amplificateur de faible distorsion, alimenté soit norma­lement (pont redresseur, résis­tances, condensateurs, filtrage en Pi) soit à l'aide de ce genre de montage pouvaient présenter des écarts notables au niveau du paramètre de distorsion/puissance, ce que l'on constate sur la figure 6. L'écart étant dû, dans le cas de l'alimentation à découpage, au bruit résiduel en mode com­mun. C'est ce que montre encore l'analyse spectrale (fig.7). Dans les meilleurs cas, y compris les alimentations de ce type souvent utilisées dans les magnétoscopes, dans les lecteurs de disques com­pacts, on ne peut guère dépasser en bruit résiduel les performan­ces de la figure 8.

 

Fig. 6 : Paramètres distorsion/puissance d'un amplificateur alimenté soit par une alimentation à découpage de qualité moyenne (courbe supérieure), soit à l'aide d'un montage courant (transformateur, diodes, filtrage en Pi) (courbe inférieure) Le bruit résiduel en mode commun de l’alimentation à découpage est responsable de I'augmentation du taux de distorsion constatée.

 

Fig. 7 : Analyse spectrale du bruît résiduel produit par I'alimentation

à décou­page employée sur la figure 6.

 

Fig. 8 : Spectre de bruit d'une alimentation à découpage de qualité. On remar­que

néanmoins la présence de plusieurs harmoniques.

 

Par ailleurs, les filtres secteurs employés en tête seront insuffi­sants pour protéger totalement des parasites d'autres maillons munis d'alimentations couran­tes. En somme, quelques avanta­ges,  la plupart  technico-commerciaux dont le revers est l'apparition de plusieurs incon­vénients.

 

On en revient alors à l'alimen­tation classique, dont le résultat en bruit spectral résiduel (fig. 9) dépasse celui des meilleures ali­mentations à découpage.

 

Fig. 9 : Spectre de bruît d'une alimentation classique, à filtrage en Pi simple. Le résultat est nettement supérieur à celui des versions à haute efficacité, mal­gré des résultats inférieurs sur d'autres paramètres.

 

L'alimentation du « Monstre »

 

De grande simplicité, l'alimen­tation de l'amplificateur classe A 2 x 8 W s'effectue par accumu­lateurs au plomb reliés à des con­densateurs. D'une part, le schéma avait été étudié pour une alimentation sous +/- 12 V. D'autre part, la consommation, raisonnable, permet une autono­mie largement suffisante avant une recharge des accumulateurs.

 

D'habitude, le bruit résiduel de l'alimentation courante, non stabilisée, se situe vers -70 dB : résidus de filtrage, bruit dû aux diodes redresseuses. En deçà apparaît le bruit de fond, le ron­flement de fréquences 100, 150 et 200 Hz. Un filtrage plus sérieux muni d'une self en tête, difficile à réaliser dans un petit volume mais devant être d'inductance appréciable et de faible résis­tance sérié, procure un recul du bruit jusque vers -90 dB. Par contre des circuits annexe de l'amplificateur, alimentés par des tensions plus basses que cel­les de l'étage de sortie et régalés par des diodes zéner ne peuvent espérer dépasser un recul de bruit de l'ordre de -75 dB, sauf si ces diodes sont montées en parallèle sur des condensa­teurs d'assez forte valeur (10 à 50 uF). Mais, même dans ce cas la limite se situe vers -90 dB. Sans entrer dans le détail des alimentations régulées, parfois extrêmement rapides et silencieu­ses, une alimentation par piles (ce que serait impossible dans le cas de l'amplificateur 2 x 8 W), celles-ci étant soigneusement découplées peut faire reculer le bruit jusqu'à -110 à -120 dB. Cette solution est très apprécia­ble s'il s'agit d'alimenter des montages tels que les pré­préamplificateurs.

 

Au-delà de -120 dB, la qua­lité des composants devient de plus en plus critique. Le courant de fuite des piles, des condensa­teurs devient une source de bruit. Le passage du courant à travers les résistances composant le filtrage RC suffit pour produire un certain niveau de bruit, aussi bas soit-il. Celui-ci se situe entre -110 et -130 dB. Le but recherché vise les dernières limi­tes offertes par les composants. La combinaison choisie : accu­mulateurs + condensateurs est non seulement la plus simple, mais aussi celle accédant à des valeurs d'impédance extrêmement basses, à des possibilités en courant transitoire énormes, à des valeurs de bruit résiduel exceptionnelles ; quelques mil­liohms, plus de 1000 A, près de -144 dB..., le tout étant total-ment absent d'une coloration éventuelle due à des composants tels que diodes, transformateurs, tôles magnétiques, selfs, résistances, transistors ou circuit intégrés.

 

En fait, il s'agissait aussi d'une solution unique vu que l'on remarquera un point impor­tant du circuit : l'alimentation commune des étages d'entrée avec ceux de sortie, ce qui exige une stabilité inconditionnelle. Dans un montage à tubes tel que le 300B, de puissance 8 W envi­ron, on est avantagé par des tensions d'alimentation 30 fois supérieures, le signal d'entrée restant le même dans les deux cas. Si l'alimentation s'effectue à l'aide de tensions aussi basses que du +/- 12V, il est normal de penser que la stabilité de l'ali­mentation doit nettement dépas­ser le niveau d'une petite alimen­tation courante. Les premières confirmations de l'avantage décisif de l'alimentation d'amplificateurs de puissances par accumulateurs remontent à 1973, époque ou un japonais, M. Hata (dont il avait été question dans ces pages à propos des tweeters ioniques) avant réalisé, pour une utilisation personnelle un amplificateur 2 x 25 W, ceci à partir de circuits hybrides (aux performances pourtant très moyennes), montage qui était alimenté par des accumulateurs de 70 AH (4, soit 2 x 24 V).

 

Cette expérience était elle-même issue d'une autre réalisée vers 1965 par le président d'une firme japonaise d'accumula­teurs. Celui-ci, fort bien placé pour se procurer des accumula­teurs, n'avait pas hésité à réaliser plusieurs pièces de son apparte­ment en planchers démontables mais étanches, sous lesquels se trouvaient plusieurs dizaines d'accumulateurs. Il obtenait ainsi des tensions de 2,5 V, 60 V et 250 V qui alimentaient ses amplificateurs équipés de tubes triodes 2A3. Dans les deux cas, on obtenait des résultats absolu­ment stupéfiants, de l'extrême grave à l'extrême aigu.

 

Dans le premier, à propos de degré de définition, un certain disque permettait d'entendre un bruit de montage de bande, des bruits de doigts frappant les tou­ches du piano, un bruit de respi­ration, une infinité de micro-­détails depuis le flou extrême jusqu'à l'extrême précision, ce qui faisait un disque impossi­ble à passer sur d'autres systè­mes, tant la perte d'informations sonores était marquée. Par ailleurs, le circuit hybride, reconnu surtout pour ses caractéristiques d'agressivité dans l'aigu, perdait la plus grande partie d'un défaut que j'on attribuait à ce compo­sant actif. Dans le second cas, le tube triode 2A3, toujours consi­déré comme inférieur à d'autres comme les 300B, 845, 252A, 275A sur des questions de trans­parence, de définition, de finesse, retrouvait des qualités difficiles à croire, tant le son du tube 2A3 (le plus courant au Japon à l'époque de la grande mode des tubes triodes) pensait être « cerné », tant les limites de ses possibilités semblaient être bien établies.

 

Si, dans ces deux cas le vibrato du violon dans Thais de Massenet passe, si la guitare de Mani­tas de Plata passe, si dans tous les autres cas on ressent comme un blocage, quelque chose qui ne passe plus, que l'on ne ressent plus aussi bien, comme une note soutenue dans un morceau de Chopin, on ne peut plus parler, à propos de telles sophistications des circuits, de complications ridicules. Le message passe ou ne passe pas. Préférences ou doute n'ont plus lieu d'être. A condi­tion bien sûr qu'un maillon de la chaîne ne soit pas manquant ou n'ait pas été brisé involontairement. Il est ridicule de voir encore en 1983 des tests compa­ratifs de câbles ne menant à aucun résultat édifiant, à cause d’enceintes ne pouvant guère ser­vir qu'à éteindre des bougies, des « étouffoirs ».

 

Circuit imprimé

 

Dans le No 27 on a pu remar­quer une erreur d'implantation des transistors d'entrée. La figure 10 montre le circuit imprimé sur lequel les transistors 2SK170 et 2SJ74 ont été ranis dans le bon sens. Pour le circuit imprimé, presque symétrique, on remarquera que la résistance de 47 kohm, celle de 10 ohm permettront de repérer le sens du circuit, côté cuivre. Les transistors de sortie se montent sur des radiateurs, une plaquette de mica isolant la semelle métallique de ceux-ci du contact électrique avec les radia­teurs. On doit également utiliser de la graisse de silicone pour per­mettre une meilleure conduction thermique Le câblage de la masse peut poser des problèmes d'accrochage H.F On doit relier la masse des prises d'entrée par un fil unique arrivant à la masse centrale de l'alimentation. De ce point, partiront deux fils de masse devant aboutir sur chaque plaquette. Pour la masse des sor­ties, relier la masse centrale de l'alimentation à chacune des deux bornes des sorties. En cas de tendance à l'accrochage on peut réduire la bande passante en mettant en parallèle sur la résis­tance de 220 ohm un condensateur de valeur comprise entre 4700 pF et 10000 pF. Cette valeur peut paraître élevée, mais il faut penser que la résistance de contre-réaction négative n'est que de 220 ohm.

 

Fig. 10 : Implantation vue côté composants.

 

Mesures

 

La figure 11 représente le résultat d'analyse du bruit rési­duel sur une alimentation nor­male, munie d'un filtrage en Pi et de condensateurs de filtrage de 180 000 uF. Malgré la présence de la résistance série, des condensa­teurs de forte valeur, on note la présence d'un léger résidu de fil­trage, même si celui-ci est suffi­samment faible pour ne pas ris­quer d'apporter un niveau de ronflement audible.

 

Fig. 11 : Spectre de bruit d’une alimentation 25 V, filtrage

en Pi, muni de condensateurs de 180 000 uF.

 

La figure 12, A et B montre que l'alimentation du « Mons­tre » se trouvait très nettement supérieure aux possibilités de mesure, limitées à environ -120 dB. Ce qui confirme la valeur de -140 dB ou mieux, ceci dans le cas où le circuit est alimenté par des batteries, secteur débranché.

 

    

Fig. 12 : Mesure du bruit résiduel de l’alimentation avec batteries. A gauche bruit

résiduel de l’analyseur de spectre. A droite : bruit de l’alimentation. Le petites

différences constatées sont dues essentiellement aux câbles de mesures.

 

La figure 13 montre le spectre de distorsion de l'amplificateur, dont on remarquera le dégradé très régulier. On c retrouvera d'ailleurs, ce qui est rassurant pour d'autres fréquences et d'autres niveaux de sortie.

 

Fig. 13 : Spectre de distorsion de l’amplificateur 8 W « Le Monstre ».

 

La figure 14 montre les com­posants utilisés pour cette alimentation expérimentale. Les accumulateurs son de capacité 40 AH, capable de débiter plus de 170 A pendant plusieurs secondes. En parailèle sur ceux-ci se trouvent des condensateurs dont la valeur capacitive dépasse 1 Farad. La figure 15 montre schématiquement l’aspect de l’alimentation.

 

Fig. 14 : Synoptique de l’alimentation. Les composants mentionnées correspondent à la configuration la plus élaborées que nous ayons réalisée. Il est bien évident qu’il est possible dans un premier temps d’utiliser une alimentation moins élaborée comme l’indiquent les trois configurations données en photos.

 

Fig. 15 : Configuration No 1 de l’amplificateur 8 W. L’alimentation utilise 6 x 68 000 uF.

La résistance de filtrage de 4 ohm n’apparaît pas.

 

Dans un prochain numéro, nous reviendrons aux écoutes comparatives. D’ores et déjà, les premiers amateurs ayant construit cet amplificateur auront pu noter immédiatement l’impression d’énorme réserve de puissance, un grave léger mais ferme naturel et « rapide », un médium aigu très détaillé, naturel, le tout étant capable à la foi de reproduire des plans sonore nettement en avant des enceinte ou encore très loin derrière. Quant à l’impression de stabilité d’assise des sons, l’alimentation y joue un rôle prépondérant. Enfin, à la grand surprise générale, on pourra constater qu’un puissance de 8 W est suffisante dans une bonne majorité des cas.

 

Fig. 16 : Configuration No 2 de l’amplificateur 8 W. Des batteries de 12 V, 6 Ah sont

ajoutées par rapport à la configuration 1. Des Supercapas de 0,47 F, découplées par

 des condensateurs polycarbonate de 2,2 uF sont placées en parallèle sur les batteries.

 

Fig. 17 : Configuration No 3 de l’amplificateur 8 W. Les  composants

correspondent à la nomenclature de la figure 14.

 

 

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